Bonjour
Suite à une forte traction sur mon bras l’IRM à révélé une lésion du supraépineux d’environ 6mm avec bursite sous acromiale d’environ 5 mm
J’ai vu diffèrent spécialistes mais je n’ai pas complètement compris leurs réponses :
- la lésion est de 6mm. En cherchant sur le net j’ai vu des gens parler de lésion de 3 11 ou 14 mm. D’un autre coté on me dit que le tendon est coupé de part en part ( transfixiante ) Alors le tendon est il complètement coupé ?
- Si le tendon n’est pas complètement coupé ( dans la mesure ou c’est lié à un traumatisme et pas à une usure ) le reste du tendon peut il suffire ou vat il finir par se couper complètement
- Si le tendon se coupe complètement on me dit que le muscle supraépineux va se transformer en graisse et de ce fait créer des complications. En utilisant un appareil EMS est il possible de conserver au muscle supraépineux sa tonicité
- On me propose une une opération pour raccrocher le tendon sur l’os. D’après le chirurgien après 1 mois je pourrai bouger le bras et après 6 mois faire des efforts mais il faudra toujours faire attention. De plus je ne pourrai plus tourner le bras ( genre utilisation d’un tourne vis). Sur le net j’ai vu qu’on pouvais au maximum récupérer 75% de la force. Est ce que ca vaut le coup de se faire opérer sachant que chez 2 de mes voisins les ca s’est terminé en capsulite pendant 1 an pour l’un et 2 ans pour l’autre
Je précise que j’ai 65 ans, que je fais des sports aérotractés ( windsurf, kite surf …) Que je suis artisan et qu’il m’arrive de porter des charges ( 50 kg). Si je m’arrête 2 ans je vois mal comment je vais pouvoir reprendre mes activités loisir ou pro sachant qu’en l’état actuel ca me pose peu de problèmes
Merci pour vos réactions
Bonjour Michel,
Votre situation soulève effectivement des questions importantes, et il est parfaitement compréhensible de vouloir des réponses claires, surtout compte tenu de votre mode de vie actif et de vos activités physiques et professionnelles.
Prenez point par point :
A propos de la lésion du supra-épineux :
Une rupture « transfixiante » signifie que le tendon est déchiré sur toute son épaisseur, en traversant complètement sa structure. Cela ne signifie pas forcément que le tendon est entièrement détaché, mais qu’à un endroit précis, la rupture est complète.
La taille de la lésion (6 mm dans votre cas) donne une indication de l’étendue de la déchirure. Cette donnée est importante, mais elle ne suffit pas à elle seule : l’emplacement exact de la rupture, le type de lésion, et l’état général du tendon sont des éléments déterminants pour décider du traitement.
Comme il s’agit d’un traumatisme (et non d’une usure progressive), on peut supposer que le tendon était sain auparavant. Toutefois, même une lésion d’origine traumatique peut s’aggraver si l’articulation continue d’être sollicitée (travail physique, sport, port de charges). Une évolution défavorable sans traitement reste donc possible.
Les risques à long terme :
En l’absence de réparation, un tendon rompu peut entraîner une dégénérescence du muscle, qui perd alors en force et en volume, au profit d’une infiltration graisseuse. Ce processus est irréversible au-delà d’un certain stade, et rend une chirurgie ultérieure moins efficace.
L’électrostimulation peut aider temporairement à maintenir un peu de tonus musculaire, mais elle ne remplace pas la connexion mécanique entre le tendon et l’os. Autrement dit, elle ne prévient pas la dégénérescence si le tendon reste rompu.
A propos de l’intervention chirurgicale :
L’opération consiste à réinsérer le tendon sur l’os afin de rétablir sa fonction. Le but est de préserver la mobilité et la force de l’épaule dans le temps.
La récupération s’organise généralement en plusieurs phases :
- 1 mois d’immobilisation relative, avec mobilisation douce encadrée
- 3 à 6 mois de rééducation progressive
- 6 mois (ou plus) avant une reprise complète des efforts intenses ou du sport
Même après une opération réussie, il est courant de ne récupérer qu’une partie de la force initiale. De légères limitations peuvent persister, notamment pour les gestes fins (comme l’utilisation d’un tournevis), surtout si d’autres tendons sont également touchés.
La capsulite (ou “épaule gelée”) est une complication possible, mais pas systématique. Un suivi post-opératoire adapté permet souvent de limiter ce risque.
Alors faut-il opérer ?
C’est la question essentielle, et il n’existe pas de réponse universelle. Cela dépend de vos priorités, de vos douleurs actuelles, de votre état de santé et de vos objectifs à long terme.
- Si la gêne reste modérée et que vous souhaitez éviter une interruption prolongée de vos activités, une prise en charge conservatrice (repos, kinésithérapie ciblée, EMS) peut être envisagée, sous contrôle médical régulier.
- En revanche, si votre objectif est de préserver une épaule fonctionnelle et solide pour continuer le sport ou votre métier manuel, la chirurgie peut représenter une option pertinente, malgré les contraintes temporaires qu’elle implique.
À 65 ans, vous êtes encore dans une tranche d’âge où il est tout à fait possible de récupérer efficacement, à condition d’intervenir avant que la situation ne se dégrade davantage.
Je vous recommande vivement de solliciter un deuxième avis, idéalement auprès d’un spécialiste de l’épaule. Une discussion approfondie autour de vos attentes et de vos priorités permettra de choisir l’option la plus adaptée, qu’elle soit chirurgicale ou non.
Prenez le temps de bien réfléchir à vos objectifs, et n’hésitez pas à explorer les différentes alternatives de rééducation disponibles.
Bon courage à vous pour la suite et prenez soin de vous 🙂